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Janifar

Le 18 octobre 2021, l’association hawa. au féminin dévoilait son projet de lutte contre l’hyperconsommation en revalorisant des invendus d’anciennes collections. L’idée était simple, récupérer des pièces de mode qui seront soit vendues sur l’e-shop hawa. #2ndeVie, soit transformées via le pôle upcycling. Le tout géré par des femmes refusant de laisser les tourments de la vie définir leur avenir.


En effet, le projet de mode éco-responsable demande un investissement humain qui ne saurait être possible sans l’apport de notre équipe. Ces battantes aux parcours plus atypiques les uns que les autres sont la pierre angulaire de la vision d’Hawa Sangare, une insertion professionnelle qui se veut d’un genre nouveau, une solution permettant aux femmes en difficulté d’acquérir les outils nécessaires à la réalisation de leurs propres projets professionnels. Ce rêve caché au fond de leur âme. Enseveli, depuis toutes ces années sous l'amoncellement de toutes les difficultés qu'elles ont été amenées à surmonter.

/ Portrait

Voici le portrait d’une des membres incontournables de notre équipe de choc, Janifar :

Arrivée seule en provenance du Bangladesh il y a de cela 2 ans. La jeune trentenaire avait pourtant le CV idéal pour retomber sur ses pieds en France.  Elle qui a choisi la France pour la sécurité, nourrissait l’espoir d’accéder à une meilleure vie, via l’emploi. Car loin du cliché du migrant non-qualifié, Janifar peut justifier des diplômes et des expériences professionnelles qui n’ont malheureusement pas suffi à lui ouvrir les portes du marché du travail français. En effet, c’est donc avec un master en littérature anglaise en poche, après avoir animé le service clientèle d’une entreprise automobile comprenant une vingtaine de personnes sous sa responsabilité, que Janifar a débarqué dans la capitale. Ensuite, elle a opté pour le système bancaire, où elle rédigeait des contrats de prêts. Malheureusement, tous ces bagages n’ont pas suffit à l’intégrer dans la vie civile française. Janifar doit affronter le parcours du combattant inhérent à la demande du statut de réfugié politique, avec une halte par la case insertion professionnelle, sans oublier l’apprentissage d’une nouvelle langue, le français.


Une fois le précieux sésame de demandeur d’asile obtenu, Janifar la perspicace se fait à l’idée de trouver un emploi à l’aéroport. Dans cette parenthèse internationale, il lui semble plus facile de s’en sortir lorsque l’on parle anglais. Mais repartir pour 6 mois de formations supplémentaires est un luxe qu’elle ne pouvait s’offrir d’autant plus que le ticket d’entrée dépasse les 1600 euros. C’est alors qu’elle s’inscrit à pôle emploi et reçoit l’appel salvateur d’Hawa Sangare. Elle décroche le job et s’acclimate au travail dans la structure d’insertion destinée aux femmes en difficulté. Séduite dès le premier coup d'œil par le projet, elle prédit un grand avenir à l’association hawa. au féminin. Janifar se fond dans le groupe qu’elle qualifie de bienveillant, surtout, elle adhère au discours d’Hawa. Elle confesse ne pas avoir rencontré de difficultés particulières hormis la barrière de la langue, son français est encore hésitant


Elle a embrassé ses fonctions de logistique, back office, vente en ligne du site #2ndeVie, puis la couture avant de dévoiler un talent caché pour la broderie à la main. Des réminiscences de sa jeunesse, des moments passés avec sa mère au retour d’école, tout lui est revenu instantanément en ramassant un bout de tissu, du fil de couleur et une aiguille après 15 années d’inactivité. Janifar se révèle tellement talentueuse aiguille en main qu’une structure est mise en place autour d’elle, un département broderie dont elle forme et dirige les équipes pour le reconditionnement et l’upcycling de vêtements défectueux. Quant au reste ? Elle connaissait déjà le travail en entreprise et les us et coutumes, le code de conduite si difficile à appréhender lorsque l’on a été tenu à l’écart du monde du travail. Mais avec 70 employés dans son précédent emploi, elle a appris à s’adapter aux différentes personnalités et habitudes de ses collaborateurs, l’office etiquette n’a plus aucun secret pour elle. Quand on aborde son avenir, Janifar aspire à une vie sans tension, un travail confortable. Elle aime la mode, elle apprend beaucoup au contact de l’équipe de création et lorgne d’un œil du côté du stylisme mais elle recherche aussi la sécurité de l’emploi, le rêve de tout un chacun en somme. Pourquoi pas rester içi, chez #2ndeVie où elle s’est construit une nouvelle vie.



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Un atelieret chantier d'insertion ?