
Moins glamour que le reste du secteur, le vêtement de travail n’en est pas moins une véritable locomotive du secteur de l’habillement, avec près de 8 millions de travailleurs en uniforme en France. Le marché du vêtement professionnel contraste dans le petit monde de la mode par ses règles de commercialisation, sa saisonnalité et surtout par ses normes de sécurité. Dès ses débuts, le secteur de l’uniforme en entreprise est allé à contre-courant de l’hyper consommation qui fait loi dans ce milieu le milieu de la mode car la slow fashion et l’upcycling font partie de l’ADN du vêtement professionnel.

En effet, ce pan de l’industrie de l’habillement est, par nécessité, à l’avant-garde du développement durable. Très tôt, il s’est penché sur la problématique du recyclage, et ce sont pas loin de 34 000 tonnes de vêtements qui sont recueillies dans des collectes de vieux vêtements afin de fournir des fibres recyclées utilisées à terme pour la fabrication de nouveaux produits fonctionnels. Le vêtement de travail est un produit à multiples facettes mais parmi les différentes typologies d’uniformes de travail, le vêtement d’image est en plein essor. En effet, l’uniforme peut s’avérer être un véritable vecteur de communication pour l’entreprise dont il porte l’image.



Consciente de ces différents facteurs, l’entreprise de collectes de déchets non dangereux, Groom du groupe TGW, a couché ses doléances sur papier. La problématique revenait à doter ses employés d’uniformes durables, utilitaires et respectant au maximum l’environnement. L’entreprise s’est alors tournée vers H.A.W.A au féminin et son atelier de création par l’insertion professionnelle, #2ndevie. Grâce à un circuit de production raccourci et des matériaux obtenus via son réseau de partenaires, l’équipe composée de Chloé, Fanta, Sating, Mouthana et Pauline a mis au point des uniformes de travail à partir d’un cahier de charge précis. Au programme il fallait concevoir 17 pièces imperméables, infroissables et chaudes adaptées au travail en extérieur dans la gamme de couleurs verte, violette et grise. Dans un premier temps, la directrice de création, Chloé, a repéré les principales difficultés, à savoir une tenue facile à mettre et adaptée aux différentes morphologies des employées et a opté pour des pièces unisexes quasi sur-mesure. Ensuite, il faut concevoir, faire le patronage et le moulage en tenant compte d’une autre difficulté majeure qui était de trouver et travailler des matériaux intelligents répondant aux exigences techniques liées au travail en extérieur. Chloé et son équipe y ont répondu à l’aide de la microfibre pour les polos, de rideaux occultants et des matières déperlantes pour les pulls. Au final, cette collection made in Paris sonne comme une métaphore à la ville lumière, coquette et résistante.

Naturellement, le projet Groom TGW prouve que des femmes en difficulté peuvent retrouver l’autonomie en produisant des vêtements durables et fonctionnels tout relevant les défis qui attendent notre planète grâce à l’upcycling.